Découvrez les derniers coups de cœur BD de Didier
Le don de Rachel / Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg
Nous avons affaire au duo qui a adapté en BD et avec bonheur , le roman « Serena », évoqué dans une chronique antérieure.
L’histoire débute dans le Paris de 1850 : Rachel, jeune femme étrange, fait le délice de la bonne société avec ses talents de médium. Avec son compagnon poète, elle fréquente les lieux et les gens les plus prestigieux de la capitale : Houdini , Alexandre Dumas, Louis Philippe. Mais la vindicte populaire aura raison de cette « sorcière » qui disparaîtra un jour, mais non sans avoir laissé le témoignage écrit de sa vie, ainsi qu’une photo d’elle.
Année 80 à Copenhague, une chorégraphe monte un spectacle sur l’ouvrage de Rachel. Bloquée dans son inspiration, elle sera confrontée à d’étranges événements qui apporteront les réponses qu’elle attendait et feront du ballet un triomphe.
De nos jours à Londres, une jeune photographe détentrice par héritage du fameux daguérréotype de Rachel, voit ce même portrait dans un journal associé à la visite en Angleterre de la chorégraphe (désormais célèbre et âgée ), elle décide de la rencontrer …
On vous laissera continuer cette mystérieuse et fascinante histoire, où le dessin clair et poétique, qui peut rappeler Fred, s’accorde à la fluidité du scénario.
La désolation /Appollo et Christophe Gaultier
Suite à une déception amoureuse, Evariste quitte La Réunion après avoir vendu ses maigres biens. Il embarque sur le « Marion Dufresne » pour un périple de 8000 km, direction Les Kerguelen , île française dédiée à l’étude de la faune et de la flore, perdue dans l’Antarctique Sud.
Sur le bateau, scientifiques et touristes forment une communauté hétéroclite plutôt conviviale ; Evariste se lie d’amitié avec Jonathan un passionné de voyage.
Le duo d’amis, une fois arrivés, se laisse tenter par une longue marche menée par un biologiste de la base, et c’est là qu’un drame arrive : une avalanche de pierres les atteint. Avant de s’évanouir, Evariste croit distinguer une sorte d’homme préhistorique à la force herculéenne écraser la tête d’un de ses compagnons à coup de rocher …
Cauchemar ou réalité ?
Vous le saurez en vous plongeant dans cette bd étonnante. Le graphisme atypique qui souligne l’atmosphère de conte pour adulte oscille entre le grotesque de la caricature et le réalisme.
Le sujet traité, bien de notre époque, fait un lien habile entre le présent et le passé. Et la fin de l’ouvrage, inattendue, risque de vous surprendre !
Undertaker / Xavier Dorison et Ralph Meyer
Selon le contexte , « Undertaker » se traduit par croque-mort ou pompes funèbres, mots qui résument bien l’atmosphère de morbidité décalée et teintée d’ironie qui sert de toile fond à cette série.
C’est une sorte de Bluberry trash, en costume noir et haut de forme, qui en est le héros. Il parcourt l’Ouest à bord de son chariot de croque-mort itinérant, répondant aux demandes, en authentique professionnel de l’embaumement et de la mise en bière.
Mais derrière sa haute et sinistre silhouette barbue, se cache un homme traqué qui tente d’échapper à son passé …
On découvrira au fil des rudes aventures de l’attachant gaillard, ses secrets inavouables mais aussi une galerie de personnages forts comme la belle et vertueuse Marie Prairie, Lin, la chinoise pétroleuse, un atroce tueur pervers et manipulateur, ou encore Jed, le vautour apprivoisé par notre héros.
Les scénarios, toujours créatifs et bien ficelés, sont, avec le dessin clair, expressif et très esthétique de Ralph Meyer, les principaux atouts de ce western en BD.
Bref un régal à chaque épisode !
* A noter que les situations et scènes gores ne tombent jamais dans le voyeurisme gratuit.